"You can feel the light start to tremble washing what you know out to sea. You can see your life out of the window, tonight."
{furillokris@tumblr / lose myself ~ onerepublic}

Tu es assise sur ce lit qui est redevenu le tien, jambes croisées. Tes mains frôlent les quelques photos étendues devant toi. Nostalgique, tu les regardes d'un regard soucieux, mais à la fois triste. Tu aurais voulu que tout se passe autrement, que tout soit différent. Tu aurais voulu être différente, tout simplement. Rien ne s'est passé comme ta famille et toi l'auriez souhaité. Tu n'as jamais été ce genre de filles à sortir jusqu'à pas d'heures, à partir tout un après midi avec tes amies pour une folle et extravagante journée shopping. Non, tu n'es pas ce genre de filles à avoir eu des tonnes de petits copains et à aller coucher à gauche à droite dés que l'envie te prenait. Toi, tu n'as eu qu'un seul et vrai amour, mais il s'est joué de toi. Tu lui as donné ta confiance, ton amour, ton corps. On a essayé de te mettre en garde et ce plusieurs fois. Mais tu as toujours été trop naïve et sensible que tu as préféré faire comme bon te semblait, jusqu'au jour où il t'avoua que pour lui tu n'as été qu'un vulgaire jouer avec lequel il avait envie de s'amuser. Ça t'a brisée, déchiré le coeur. Ça t'a détruite, plus que jamais. Tu as compris que tu ne serais jamais comme tout le monde. Personne n'a eu besoin de te le dire. Une larme coule le long de ta joue, mais tu l'effaces d'un revers de main. Tu souffres. Depuis des années maintenant et personne ne peut comprendre ta douleur. Rare sont les moments où tu as vraiment été heureuse. Tu aimerais rire, t'amuser, sortir de chez toi, découvrir le monde. Tu en voudras toujours à tes parents d'avoir déménagé, d'être parti de la seule ville qui te faisait du bien. Mais tu étais encore trop jeune pour pouvoir t'opposer à eux. Tu ne pouvais gère comprendre les obligations du monde du travail. Seul. Tu te sens seule depuis des années. Bien sur, tu as des amis et même s'ils ne se compte que sur les doigts d'une main, tu sais pertinemment que tu peux leur faire confiance. Mais tu n'y arrives pas, c'est plus fort que toi. Tu aimerais crier au monde ta douleur. L'humanité souffre et tu souffres avec elle. La vie ne t'a jamais sourit et sans comprendre pourquoi, elle l'a faite il y a quelques jours de ça. Le retour à ta ville natal te fait un bien fou. Tu espérais au plus profond de ton coeur n'être personne, passer inaperçue. Mais dés que tu oses mettre le pied dehors, le poids de leurs regards sur toi te fait peur. Ils te classent, te jugent. Mais tu essayes de passer au dessus, même si tu as terriblement du mal à le faire. Tu restes assise sur ce lit que tu aimes temps, le regard plongé dans les photos étendues devant toi, la pensée perdue dans tes vieux souvenirs, tes vieux démons. Tu soupires. Ils y sont tous. Eux, ta famille, elle, ta grand-mère pour qui tu donnerais tout,  lui, cet homme que tu as aimé, mais qui a joué avec toi, elle, qui t'a fait vivre un véritable enfer parce que tu étais beaucoup plus parfaite. Douce, incroyablement belle, fragile, ambitieuse, naïve. Ces qualités font de toi ce que tu es, tu n'as pas le choix. Lentement, tu décroises tes jambes et te lèves du lit, laissant ta jolie robe de dentelles rose pâle te tomber juste au-dessus des genoux. Tu vas t'asseoir sur le rebord de la fenêtre avec une légèreté déconcertante, tel un oiseau s'installant sur sa branche. De tes yeux verts tu regardes le paysage, la rue, les habitants et tu te dis qu'au final, c'est ça ta vraie source de bonheur.